Interview de Patrick Roulph pour le magazine : LOMag
Samedi 9 octobre, Jeanne Mas est l’invitée de la célèbre soirée Glam As You à Paris. Quelques jours avant, le 27 septembre elle se produit pour un spectacle unique à l’occasion de ses 20 ans de carrière. Alors que "Toute première fois" vient d’être rééditée dans un remix 2004, un "Best-of" est annoncé pour le 15 septembre.
Tu retrouves le 9 octobre prochain ton public gay avec la soirée Glam As You, quatre ans après cette fameuse soirée au Queen à Paris. Tu sembles séduite.
Je dois beaucoup à ce public-là, si je suis encore là c’est grâce aussi à vous tous. Je ne sais pas ce qui m’attire si ce n’est le respect et l’affection que me porte ce public.
Tu as déclaré avoir des amis gay. Que trouves-tu chez eux que tu ne trouves pas chez les hétéros ?
Oh, ils sont plus sensibles et plus intelligents. Ça va plus loin que son propre nombril (rires).
Que l’on soit gay ou hétéro, homme ou femme, nous sommes tous concernés par le SIDA. Es-tu sensible à ce fléau ?
Tout à fait. J’en suis d’autant plus sensible que les femmes sont de plus en plus concernées. Il est temps de tirer à nouveau la sonnette d’alarme et de dire attention. Ce n’est plus un problème qui dans les années 80 ne concernait que des choix sexuels ou des personnes usant de drogues.
Aujourd’hui, nous sommes tous concernés. Ce qui m’inquiète, c’est de penser que ma fille, demain, ne pourra peut-être jamais faire totalement confiance à l’être avec qui elle vit, parce qu’il y aura toujours un doute et qu’elle sera forcée de vivre l’amour avec capote, alors que moi, étant jeune, j’ai pu vivre l’amour libre et aujourd’hui il n’y a plus d’amour libre. L’amour devient comme une menace, je trouve ça terrible.
Penses-tu faire quelque chose au sein d’une association ?
Je travaille sur un projet que j’aimerais soumettre à une association. Un projet qui ne parlerait que d’amour, car l’amour existe et on doit pouvoir le vivre comme tel -si ce n’est dans l’âme- et non pas comme quelque chose de dangereux. Mais mourir par amour il faut l’avoir décidé, il ne faut pas que ce soit un accident ou une punition.
C’est un projet sous quelle forme ? Peut-on en parler ?
C’est encore un projet tout jeune, j’en ai parlé à ton ami avec qui je travaille, c’est comme ça que tu le sais, mais c’est encore trop tôt, tu vois. Je dois trouver la bonne association. Mais c’est un projet en temps que femme et mère de famille qui me touche. J’ai ma fille qui demain sera une femme et aura sa vie à elle, je veux pouvoir lutter pour un monde meilleur.