Voici l'intégralité de l'interview :
Il y a deux ans tu te produisais à l’Espace Pierre Cardin et au Casino de Paris. Six mois plus tard tu t’envoles pour les Etats-Unis. J’imagine que ce départ te trottait dans la tête depuis un certain temps.
Ce changement trottait dans ma tête depuis un certain temps, c’est vrai. Une fois le Bac de ma fille en poche et l’obtention du Visa, je suis partie. J’ai réglé tout ce que j’avais à régler, puis j’ai fermé la porte et suis partie. Je suis partie pour simplement changer de vie.
Trois ans après “Les amants de Castille”, nouveau changement, nouveau cap, un style différent avec ce nouvel album “The missing flowers”. Quel est le point de départ de ce nouvel album ?
C’est une rencontre, celle d’avec DJ Esteban, et une envie de travailler ensemble. C’est cette rencontre qui marque cette différence, ce n’est pas Jeanne Mas qui fait aujourd’hui de la disco, c’est absurde ! Cet album est signé par nous deux. C’est donc une rencontre et la production d’un album avec des arrangements différents, des mélodies différentes, mais c’est toujours moi qui chante. Il y a des textes en anglais, en espagnol, parce qu’il y a dans ce nouvel album des textes, joyeux, vifs.
Tu viens de le dire, cet album contient des textes en anglais, en espagnol et en français. La musicalité d’Esteban t’orientait-elle quant au choix de la langue à employer ?
Oui, tout à fait. La première chanson que nous avons travaillé était en anglais. Vu que je suis ni anglaise, ni américaine, je n’ai pas voulu un album en anglais, mais un mélange de langues, de sonorité. J’aime la langue américaine pour certaines mélodies et la langue espagnole pour d’autres. Et je garde le français puisque “Un air d’Argentine” le nouveau single est en français.
Ce nouvel album “The missing flowers” me fait penser au virage de 1994 avec le single “C’est pas normal”. A l’époque tu annonçais même un album chez AB productions qui finalement n’est pas sorti. Cela veut-il dire qu’il est plus facile aujourd’hui de sortir un album avec sa propre structure qu’avec une major ou une maison de disques ?
Je ne veux plus travailler avec les majors, tu vois. Je veux rester indépendante, c’est clair. Rester indépendante me laisse entièrement libre du choix musical. J’en ai assez que l’on me dise ce qu’il faut faire, marre que l’on me dise la direction à prendre, marre que l’on décide pour moi. J’ai donc monté ma propre structure, je fais ce que j’ai envie de faire. Ensuite ça passe ou ça casse. Mais je sais ce que j’ai envie de faire et je le fais.
Peux-tu nous présenter La Blonde ?
La Blonde, c’est tout simplement l’envie de ne plus être Jeanne Mas pendant quelques temps. Ce qui est tout à fait logique à partir du moment où certains médias, vis à vis de mon nom pensent “Jeanne Mas, années 80”. OK. La seule chose est que moi, j’ai envie de créer, alors si mon nom vous pose un problème, j’en change. Et je changerais de nom mille fois s’il le faut, tant que je m’éclate à faire ce que j’ai envie de faire ! (Rires). Et la couleur des cheveux, et la couleur de la chemise ! (NDLR: Jeanne porte une chemise aux couleurs vives).
Je sais que tu as besoin de calme pour vivre et te reposer. Après quelques années passées à la campagne dans le sud de la France puis dans la région parisienne, te voici dans l’une des plus grandes villes des Etats-Unis. Comment vis-tu ? Quelle est une journée type de Jeanne Mas ?
La première année a été terrible car à Los Angeles tout résonne ! Je suis devenue folle avec ce bruit, ce résonnement, les camions. A part ça, une journée type ? Je me lève très tôt, aux alentours de 5H30 - 6H00. Je vais faire du sport. Puis j’accompagne mes enfants, l’un à l’école, l’autre à l’Université. Puis je fais mes courses, je rentre à la maison préparer ma journée. L’après-midi je travaille, soit mes textes, soit mes photos. Je travaille avec mon assistante, on voit les commandes... Puis je m’accorde un break; j’ai la chance de vivre à Santa Monica donc je peux aller marcher. Puis je rentre m’occuper de mes enfants. Le soir, je travaille aussi car c’est le seul moment pour communiquer avec la France en raison du décalage.
Où a-t-on des chances de te voir ?
A Los Angeles je sors très peu. En fait, Los Angeles bouge pas beaucoup, si je sors c’est pour m’aérer ou faire les boutiques qui sont ouvertes très tard. J’adore aussi aller à la bibliothèque, il y a une très grande bibliothèque à Los Angeles. Sinon je reçois mes amis à la maison. Mais tu sais en règle générale je sors très peu et j’aime rester à la maison avec mes enfants. Puis les distances sont immenses à Los Angeles, tu vis donc isolé. Mais c’est pas grave, quand tu descends dans la rue, les gens te disent bonjour, tous le monde se dit bonjour là-bas ! Tu n’es jamais donc très seul.